Nintendo surprend en cet été 2025 avec "Drag x Drive", une exclusivité Switch 2 pensée comme une "vitrine technologique" pour les nouveaux Joy-Con. Sur le papier, l’idée séduit : transposer le basket-ball en fauteuil roulant dans un environnement futuriste, avec une maniabilité inédite où chaque Joy-Con contrôle une roue. Mais qu’en est-il manette en main ? Est-ce une révolution ludique ou juste une démonstration technique trop vite épuisée ?
Avec cette nouveauté pour Switch 2, on comprend vite que "Drag x Drive" n’a rien d’un jeu "classique"... Chaque Joy-Con contrôle indépendamment une roue du fauteuil : pousser les deux en avant permet d’accélérer, n’en actionner qu’un seul fait tourner, et des combinaisons de gestes servent à réaliser des figures ou esquiver. Cette approche casse complètement les codes traditionnels du sport virtuel et offre une immersion immédiate. Le retour haptique accentue cette sensation en simulant le frottement des pneus, les impacts contre les adversaires ou les rebonds du ballon. Au-delà du contrôle via les Joy-Con, le choix artistique surprend également... Nintendo opte pour une esthétique sombre et futuriste, où les matchs se disputent dans des arènes fermées éclairées par des néons agressifs, rappelant plus ceux de "Tron" que ceux de "Mario Kart". L’effet visuel est original mais tranche radicalement avec les couleurs chatoyantes habituellement associées aux productions de Kyoto ! Cette "identité" marquée colle au côté “expérimental” du titre, mais peut désarçonner les joueurs en quête d’une atmosphère plus chaleureuse. Ce fut notre cas.
Sur le terrain, l’expérience oscille entre fascination et frustration. D’un côté, le système de contrôle à deux mains est une trouvaille : il donne vraiment l’impression de propulser son fauteuil et demande un certain sens du rythme pour rester "efficace". Mais d’un autre côté, cette "exigence" technique a un revers... Les gestes demandent une grande précision, notamment pour voler le ballon ou réaliser un tir en mouvement. Dans la "pratique", on se retrouve souvent à exécuter un mouvement correct… mais "non reconnu" par le jeu, ce qui génère une frustration récurrente ! Le problème s’accentue lors des matchs plus "intenses". Les phases de duel, censées être nerveuses et "spectaculaires", deviennent parfois laborieuses à cause d’une détection trop "stricte" des mouvements. Ajoutez à cela une fatigue physique réelle (notamment après 30 minutes de jeu), au niveau des poignets et avant-bras qui se font sentir. Ce constat limite naturellement la durée des sessions. Il faut alors arrêter la partie pour se reposer un peu... Un comble !
Un contenu trop restreint
Si le gameplay interpelle, le contenu, lui, reste "en retrait". "Drag x Drive" propose un mode "carrière" assez basique, avec quelques tournois rapides et des "mini-jeux" (orientés arcade). Ces derniers, censés varier l’expérience (slalom, figures aériennes, tirs à points multiples), se révèlent vite "anecdotiques"... L’absence de variété dans les environnements renforce l’impression de répétition. Il y a seulement trois arènes qui sont disponibles et aux décors très proches. Heureusement, le mode "multijoueur" en local ou en ligne relève un peu la barre. Les matchs en "3v3" créent des moments plus dynamiques (surtout avec des amis), où la confusion générale peut tourner au fou rire. Toutefois, en ligne, le "matchmaking" reste lent et la communauté encore "clairsemée" à la sortie, ce qui limite fortement les perspectives de longévité. En définitive, "Drag x Drive" ressemble davantage à un "prototype" abouti, qu’à une véritable "licence" pérenne. On sent que Nintendo a voulu démontrer la précision et le potentiel des Joy-Con 2 plutôt que de livrer un jeu de sport "pensé pour durer". Dommage ! L’innovation est pourtant "réelle" et mérite d’être saluée, mais l’expérience ne tient pas sur la longueur. Reste qu’il s’agit d’un projet intrigant, presque "expérimental", qui séduira les curieux et les passionnés de technologies ludiques, mais qui risque de laisser sur le carreau les amateurs de "fun immédiat". Là où "Wii Sports" réussissait à convaincre tout le monde, "Drag x Drive" donne surtout l’impression d’un "jeu de niche" destiné aux joueurs les plus ouverts aux expériences atypiques. Des défauts à connaitre avant l’achat, même à moins de 20 euros (ce qui est un argument à prendre en compte).
Un style futuriste à base de néons, efficace mais répétitif et trop froid pour incarner la patte Nintendo. Le manque de variété des environnements nuit rapidement à l’immersion.
L’idée de contrôler indépendamment chaque roue avec un Joy-Con est brillante et immersive. Mais la détection parfois capricieuse et la fatigue physique limitent le plaisir sur de longues sessions.
La bande-son électronique soutient l’action mais reste discrète et sans thèmes marquants. Les bruitages (contacts, rebonds, impacts) sont efficaces mais pas suffisamment travaillés pour transcender l’expérience.
Un contenu trop limité : quelques arènes, un mode carrière simpliste et des mini-jeux vite oubliés. Seul le multijoueur sauve l’ensemble, mais il ne suffit pas à relancer durablement l’intérêt.
Concept novateur, prise en main originale et curiosité technologique : Drag x Drive intrigue et surprend. Malheureusement, son manque de profondeur, son contenu restreint et sa direction artistique glaciale l’empêchent de devenir un incontournable. Une démonstration intéressante des capacités de la Switch 2, mais pas un grand jeu de sport.
