Treize ans après sa sortie initiale sur Nintendo 3DS, Bravely Default revient sous une toute nouvelle forme sur Switch 2, la console next-gen de Nintendo, sortie début juin 2025. Déjà culte pour de nombreux fans de JRPG, ce titre signé Square Enix se voit offrir une nouvelle jeunesse sous le nom de Bravely Default: Flying Fairy HD Remaster. Dès les premières minutes, le charme agit à nouveau : cette aventure aux mécaniques classiques, mais redoutablement efficaces, nous replonge dans un univers plein de magie, de mystères et de combats au tour par tour brillamment pensés. Mais ce remaster est-il une simple opération nostalgique ou bien un retour réellement soigné et pertinent sur Switch 2 ?
Le pitch reste inchangé et c’est tant mieux ! Le royaume de "Luxendarc" est en perdition, et vous incarnez tour à tour Tiz, Edea, Ringabel et Agnès, quatre protagonistes aux destins entremêlés, dont le but ultime est de restaurer les quatre cristaux élémentaires corrompus. L’histoire, qui commence comme une quête traditionnelle, prend rapidement des tournants narratifs surprenants et bien plus profonds qu’on ne pourrait l’imaginer. Les dialogues, même dans ce remaster, conservent leur ton juste, oscillant entre légèreté et gravité, et sont soutenus par un doublage (japonais ou anglais) convaincant. Cette narration, bien que linéaire sur le papier, parvient à capter l’attention grâce à ses personnages attachants et son écriture solide. Un bon point : les textes ont été réadaptés en haute définition, tout en conservant "l’âme" de la version 3DS.
Techniquement, le lifting visuel est "discret" mais réel. Les arrière-plans, peints à la main, sont désormais plus fins, et les personnages en 3D profitent de textures plus nettes et d’animations légèrement plus fluides. Certes, on n’atteint pas la débauche graphique d’un "Xenoblade Chronicles 3", ni le réalisme d’un "Final Fantasy VII Rebirth", mais le style visuel propre à "Bravely Default" reste charmant et intemporel... On ressent que les développeurs ont cherché à préserver l’esthétique « livre pop-up » de la version originale, tout en profitant des capacités de la Switch 2 pour offrir un rendu plus net, surtout en mode docké sur grand écran. Petit bémol : malgré l’upscale 4K et une meilleure gestion des effets de lumière, certains assets paraissent datés, et l’anti-aliasing laisse parfois à désirer dans les plans larges. Rien de "rédhibitoire", mais les joueurs les plus attentifs noteront que la puissance de la Switch 2 n’est pas exploitée à 100 %. Le système de combat, quant à lui, n’a pas pris une ride. Le fameux gameplay Brave/Default reste un modèle d’intelligence et de nervosité. Choisir d’attaquer plusieurs fois d’un coup (Brave) ou de se défendre en attendant le bon moment (Default) est une mécanique diaboliquement addictive, surtout quand elle est combinée au système de jobs, qui vous permet d’attribuer librement les classes à vos personnages (chevalier, mage blanc, ninja, etc.). Chaque classe débloque des compétences uniques, et les possibilités de combinaisons sont riches. En combat, il n’est pas rare de passer de longues minutes à réfléchir à une stratégie parfaite avant de lancer une salve d’attaques coordonnées. Le jeu est exigeant, mais jamais injuste. Même les boss sont équilibrés, avec des patterns à apprendre et des failles à exploiter. En 2025, ce système fait encore mouche, et prouve qu’il a été pensé pour durer !
Un JRPG qui fait mouche !
Sur Switch 2, quelques ajouts ont été intégrés pour "moderniser" l’expérience. Le système de construction du village de Norende, autrefois lié au "StreetPass", fonctionne désormais via une fonction en ligne ou locale, avec des PNJ que vous pouvez recruter pour faire évoluer votre base. Par ailleurs, l’interface a été repensée pour un affichage unique (plus de double écran !), avec des menus "simplifiés" et une gestion plus fluide des équipements et compétences. On apprécie aussi la possibilité de régler la vitesse des combats et d’éviter les affrontements aléatoires, pour gagner du temps lors des longues phases d’exploration. Cela ne changent pas fondamentalement le jeu, mais apporte un confort bienvenu pour les joueurs habitués à un certain niveau d’ergonomie. Et quid de la bande-son ? c’est toujours le compositeur Revo qui signe la partition. Et quelle partition ! La musique de "Bravely Default" est encore aujourd’hui l’une des plus marquantes des JRPG moderne. Les thèmes des combats, des villes ou des donjons restent gravés dans l’oreille, avec une production musicale réorchestrée dans cette version HD. On adore ! Mention "spéciale" au thème d’Agnès, toujours aussi émouvant. Les bruitages ont eux aussi été "retravaillés" pour coller à un rendu plus moderne (2025), et le doublage reste de très bonne facture. Vous pouvez choisir entre VO japonaise et doublage anglais, les deux étant aboutis, avec des sous-titres français impeccables. Enfin, précisons que la durée de vie est toujours aussi colossale. Comptez plus de 55 heures pour boucler l’histoire principale et facilement 70 si vous voulez explorer les "jobs secondaires", terminer toutes les quêtes annexes ou maximiser vos personnages. À noter que le "remaster" ne propose pas de DLC ou d’extension narrative à ce jour : l’expérience est donc strictement "fidèle à la version 3DS", sans ajout majeur côté scénario. Un choix qui satisfera les puristes, mais qui pourrait décevoir ceux qui espéraient une « Director’s Cut » ou une fin alternative inédite.
Le style visuel façon aquarelle conserve tout son charme. Le lifting HD est soigné, les décors sont plus nets, mais le remaster reste techniquement "modeste" pour une Switch 2. Cela dit, l’identité graphique de Bravely Default est respectée, et le travail de mise à jour est suffisant pour rendre l’ensemble agréable, même en 2025.
Le système Brave/Default, couplé aux jobs personnalisables, reste l’un des plus aboutis du JRPG au "tour par tour". L’expérience est profonde, tactique et gratifiante. La prise en main est immédiate, et les ajustements de qualité de vie rendent les sessions de jeu plus fluides que jamais. Un gameplay qui n’a pas pris une ride, voire qui vieillit mieux que beaucoup de jeux modernes.
Le compositeur "Revo" nous livre une bande-son magistrale, encore sublimée par une orchestration haute définition. Les thèmes restent poignants, les transitions sonores sont soignées, et les doublages japonais/anglais font honneur aux personnages. On sent une vraie volonté de magnifier l’œuvre originale sans la dénaturer. Un vrai plaisir !
Finir l’aventure complète demande environ 60 heures, sans microtransactions ni remplissage superflu ! Le contenu annexe est généreux et le système de "jobs" renforce la rejouabilité. Notre seul regret ? L’absence d’un vrai contenu "inédit" pour les vétérans, qui retrouveront exactement la même trame narrative que sur 3DS.
"Bravely Default: Flying Fairy HD Remaster" réussit son pari : remettre en lumière un chef-d’œuvre du JRPG, en lui offrant un "écrin moderne" et fidèle à l’originale. Sur Switch 2, le jeu trouve un second souffle et rappelle que l’innovation n’est pas toujours nécessaire quand l’essentiel est maîtrisé ! Une aventure à vivre ou revivre absolument si vous aimez les JRPG, surtout si vous avez manqué la version 3DS. Efficace !
