Depuis le succès d’Agatha Christie : Le Crime de l’Orient-Express (2023), Microids poursuit son travail d’adaptation vidéoludique de l’œuvre de la “Reine du crime”. Cette fois, c’est l’un des romans les plus emblématiques qui passe par la case jeu vidéo : Mort sur le Nil. Sorti le 25 septembre 2025 sur PC, PS5, Xbox Series et Nintendo Switch, ce nouvel épisode entend offrir une aventure narrative fidèle mais modernisée, enrichie de nouveaux rebondissements et d’une mise en scène plus ambitieuse. Une enquête mythique, des personnages hauts en couleur et un décor exotique : tout semble réuni pour séduire les fans d’Hercule Poirot et de jeux d’investigation. Mais le résultat est-il à la hauteur ?
Dès les premières minutes, on retrouve Hercule Poirot, moustache impeccable, embarqué sur le Karnak pour une croisière qui vire au drame... Fidèle au roman, un meurtre survient au fil du Nil, déclenchant une enquête riche en rebondissements ! Mais là où le jeu surprend, c’est qu’il ne se limite pas à ce récit : Microids a introduit une nouvelle protagoniste, "Jane Royce", détective privée dont l’enquête parallèle l’emmène de Londres à Majorque, puis à New York, avant de croiser le chemin de Poirot en Égypte. Ce choix narratif permet de varier les environnements et de donner plus de "rythme" à l’aventure, tout en étoffant l’univers. Une fois le jeu lancé, le ton reste fidèle à l’esprit d’Agatha Christie : secrets de famille, jalousies, passions contrariées et faux-semblants composent une fresque policière dense, parfaitement adaptée à un "format interactif" ! Ceux qui connaissent déjà l’issue du roman auront tout de même droit à des "surprises", puisque le scénario réserve quelques "libertés" par rapport à l’œuvre originale, afin d’offrir un suspense renouvelé... Comme dans "Le Crime de l’Orient-Express" (à connaître si vous aimez cet opus 2025), l’essentiel du gameplay repose sur "l’investigation". Le joueur explore les décors, interroge les suspects, récolte des indices, observe des détails dans l’environnement, et reconstitue les événements à l’aide d’outils dédiés. On retrouve la "Mind Map", déjà présente en 2023, dans une version "améliorée". Plus claire et intuitive, elle permet de relier des informations, dresser des profils psychologiques et progresser dans l’affaire. Indispensable pour démêler toutes ces informations manette en mains... Cette mécanique donne au joueur l’impression d’être véritablement dans la tête de Poirot ! Dans la tradition de la série, de nombreuses énigmes et "puzzles" viennent ponctuer l’aventure : déchiffrage de codes, manipulation d’objets, reconstruction de séquences. Le jeu n’hésite pas à varier les approches, alternant phases d’exploration, dialogues à choix multiples et casse-têtes plus traditionnels. On note aussi quelques séquences plus "dynamiques" (comme des filatures ou courses-poursuites), qui restent "limitées" mais diversifient l’expérience. Bien vu : les développeurs proposent trois modes de difficulté. Cette "flexibilité" permet de satisfaire à la fois les joueurs qui veulent avant tout savourer l’intrigue, et ceux qui aiment se creuser les méninges.
Une ambiance soignée, mais pas sans défauts
D’un point de vue "artistique", "Mort sur le Nil" réussit son pari. Le soft nous replonge dans l’ambiance des années 70 ! Costumes élégants, décors de croisière luxueuse, boîtes de nuit disco à New York, marchés orientaux et temples égyptiens : la variété des lieux est un vrai atout de cet opus 2025. Les environnements sont soignés, bien détaillés, et certains panoramas (comme Abou Simbel ou les rives du Nil au coucher du soleil) marquent par leur esthétique. Bravo aux développeurs. Cependant, si l’ambiance fonctionne, la technique reste en retrait par rapport aux standards actuels. Nous ne sommes pas en présence d’un blockbuster AAA avec un budget pharaonique. Et cela saute aux yeux. Il faut donc être indulgent. Vous le constaterez vite avec des déplacements "rigides", des collisions étranges (murs invisibles, personnages qui se bloquent), ainsi que du clipping sur certaines textures. Les animations faciales, en particulier, manquent de naturel et nuisent à l’immersion. Malgré tout, l’expérience reste plaisante et on aime avancer dans l’enquête. On apprécie que la bande-son s’adapte aux lieux et aux situations, oscillant entre jazz feutré, disco rythmée et thèmes plus sombres en Égypte... Les bruitages participent à l’ambiance (bruit de la foule, clapotis de l’eau, musique de fond dans les cabines). Vu les moyens, la bande-son est soignée. Surtout, le jeu bénéficie d’un doublage français intégral, un vrai plus pour un titre narratif !
Quid de la durée du jeu ?
À quoi s’attendre côté durée de vie ? L’aventure principale se boucle en 15 à 20 heures, selon votre rythme et le niveau de difficulté choisi. Ceux qui se concentrent sur la trame principale verront les "crédits" plus vite, mais les joueurs curieux pourront prolonger l’expérience avec les "collectibles" (moustaches dorées, vinyles, artworks à débloquer), l’exploration de chaque environnement 3D, et la rejouabilité est possible grâce aux différents modes de difficulté et au menu "Extras" qui permet de relancer des chapitres. En tout, les "complétistes" peuvent atteindre 25 heures de jeu. Pour un jeu narratif, c’est une proposition "généreuse". Avec "Mort sur le Nil", Microids confirme son ambition : offrir aux amateurs de romans policiers une expérience vidéoludique respectueuse mais accessible. Le jeu n’est pas exempt de défauts techniques, notamment dans l’animation et la fluidité des déplacements, mais il compense par son ambiance, son écriture et son rythme. L’ajout du personnage de "Jane Royce" enrichit l’intrigue, les énigmes sont variées, et la direction artistique réussit à recréer les années 70 avec style. Ce n’est pas un “AAA”, mais pour les fans d’Agatha Christie et de jeux d’enquête, c’est une aventure à savourer. Un jeu qui change agréablement des autres productions.
Le jeu bénéficie d’une direction artistique soignée, avec des environnements variés et globalement immersifs. Dommage que la technique accuse encore quelques faiblesses (collisions, animations faciales). On sent que le budget est limité, mais dans l’ensemble, les fans d’Agatha Christie y trouveront de quoi se plonger dans ces décors en 3D !
On retrouve les mécaniques d’enquête "solides", la "Mind Map" améliorée, des puzzles intéressants. Le tout est agréable pour qui aime ce type de production. Reste que l’on doit composer avec quelques "lourdeurs" dans les déplacements et certaines séquences un peu moins bien abouties. Avec 3 niveaux de difficulté et des commandes intuitives, on prend vite ses marques.
Cette production "Made in France" bénéficie heureusement d’un doublage en français (intégral) et d’une bande-son parfaitement adaptée aux époques et aux lieux. Forcément, les dialogues sont très importants, vu qu’il s’agit d’un jeu d’enquête où l’ambiance 70’s est pleinement assumée.
Cette nouvelle adaptation vidéoludique se focalise sur une enquête principale dense, d’une quinzaine d’heures minimum et jusqu’à 25 pour les "complétistes". De quoi occuper agréablement les amateurs de mystères.
"Mort sur le Nil" ne révolutionne pas le genre, mais il confirme le savoir-faire de Microids dans les adaptations policières ! Les fans d’Hercule Poirot y trouveront un récit fidèle (mais enrichi), servi par une ambiance réussie et un gameplay plaisant. Malgré ses limites techniques évidentes (ce n’est pas un blockbuster AAA), le résultat reste une belle réussite pour les amateurs d’enquêtes narratives.
