"Little Nightmares III" est la suite très attendue de la série d’aventure horrifique initiée par Tarsier Studios. Pour ce nouvel opus, c’est Supermassive Games (les créateurs de "Until Dawn" et "The Dark Pictures Anthology") qui prend la relève. Le résultat ? Un cauchemar à deux, aussi envoûtant que terrifiant ! L’univers s’agrandit, la formule "évolue" avec une véritable coopération en ligne, mais l’esprit de la saga reste intact : une plongée glaçante dans un monde déformé, oppressant et fascinant.
Little Nightmares III impressionne immédiatement par son atmosphère sombre et unique. On y incarne "Low" et "Alone", deux enfants prisonniers du monde de "The Spiral", un univers cauchemardesque où chaque recoin semble vouloir les avaler. Chacun dispose d’un outil distinct : Low manie un arc, utile pour activer des mécanismes à distance ou couper des cordes, tandis qu’Alone utilise une clé anglaise capable d’ouvrir des portes, de déplacer des objets et de forcer certains passages. Ces différences enrichissent le gameplay et encouragent une vraie coopération. Le jeu a été pensé clairement pensé pour être "vécu à deux", en ligne, avec un système de "Friend’s Pass" qui permet d’inviter un ami gratuitement, même s’il ne possède pas le jeu. Une bonne idée ! En solo, l’intelligence artificielle prend le relais pour contrôler le second personnage, avec une efficacité correcte mais pas "infaillible". Ce Little Nightmares III conserve la patte artistique qui a fait le succès des précédents volets : un mélange unique d’étrangeté, de poésie et de peur... Les environnements se renouvellent : on traverse des ruines poussiéreuses, une nécropole labyrinthique, une usine de bonbons morbide ou encore une foire déglinguée où chaque marionnette semble prête à bondir. L’éclairage, les ombres et la direction artistique jouent un rôle essentiel pour instiller la tension. Tout est mis en œuvre pour que le joueur ressente ce mélange d’émerveillement et d’oppression propre à la série... La caméra, "semi-fixe" mais dynamique, renforce cette sensation d’être observé en permanence.
Une technique magistrale
Côté audio, Little Nightmares III frappe fort ! L’ambiance sonore est d’une précision "chirurgicale". Pas besoin de dialogue... chaque bruit (le craquement du plancher, le souffle du vent, le frottement d’une corde) raconte quelque chose. Les monstres qui peuplent "The Spiral" sont aussi mémorables qu’inquiétants : on pense notamment à l’énorme créature de la Nécropole, silhouette encapuchonnée qui guette les héros dans le noir. Les musiques sont subtiles, souvent minimalistes, et laissent la place à des silences pesants qui amplifient la tension. À l’instar de ses prédécesseurs, Little Nightmares III repose moins sur le sursaut que sur le "malaise" continu, une angoisse sourde qui s’installe à chaque pas. Les fans apprécieront ! Le moteur graphique utilisé (une version modernisée de l’Unreal Engine) permet de proposer une image plus fluide, des effets de particules et de lumière plus détaillés. Sur PC, PS5 et Xbox Series X|S, le titre tourne à 60 fps avec une belle stabilité. La version Switch 2, sortie en parallèle, affiche de légères concessions techniques mais conserve la fluidité et la direction artistique sans perte majeure. Chaque environnement bénéficie d’un soin particulier : poussière dans l’air, reflets dans les flaques, objets animés par le vent — autant de détails qui participent à l’immersion. Le tout est "soigné" !
Une progression rythmée
En termes de structure, Little Nightmares III reste fidèle à la série : un jeu d’aventure à la troisième personne où exploration, plateforme et résolution d’énigmes se succèdent. La nouveauté de cette mouture 2025 ? Elle vient surtout de la "coopération" ! Certaines énigmes exigent une synchronisation parfaite : pousser un levier pendant que l’autre grimpe, déclencher un mécanisme pendant que le partenaire traverse, etc. Cette symbiose entre les deux protagonistes donne une vraie dimension émotionnelle à l’aventure. En solo, la magie opère un peu moins. L’IA, bien qu’efficace, reste "limitée" dans les situations qui demandent de la précision, mais la narration reste captivante. On veut aller jusqu’au bout ! A ce propos quid du temps de jeu ? La durée de vie se situe autour de 5 à 6 heures pour une première partie. C’est dans la lignée des précédents volets : "court mais dense". L’expérience ne cherche pas la rejouabilité, même si refaire l’aventure avec un ami ou sur une autre plateforme reste plaisant. Chaque chapitre possède sa propre identité visuelle et sonore, et la montée en tension est maîtrisée jusqu’au dernier acte. Le scénario, minimaliste comme toujours, laisse place à l’interprétation, un choix assumé qui fait aussi partie du charme de Little Nightmares : on vit une expérience, on ne la raconte pas. Certains reprocheront peut être à Little Nightmares III son manque d’audace : le jeu ne bouleverse pas la formule et reste un prolongement logique des précédents épisodes. C’est vrai, mais il le fait bien. Le passage à la coopération n’a rien d’un gadget : il enrichit la formule sans la trahir. La direction artistique, elle, atteint un niveau de maturité rarement vu dans un jeu de ce calibre. On sent la touche Supermassive : la maîtrise du rythme, la lumière, le jeu sur le silence et les sons… L’ensemble forme un "conte macabre" d’une grande cohérence, aussi dérangeant qu’émouvant. À noter qu’il n’existe pas de mode local (pas de split-screen), un choix que certains joueurs regrettent. Mais techniquement, cela permet de garder une mise en scène fluide et des décors très détaillés sans compromis.
Le jeu bénéficie d’une direction artistique très efficace ! Chaque décor est une œuvre d’art sombre et inquiétante. Les textures, la lumière et les animations donnent vie à un cauchemar crédible et fascinant.
Le duo "Low" / "Alone" fonctionne bien, surtout en coop ! Les mécaniques de puzzle et de plateforme sont efficaces, même si elles restent parfois "classiques". En solo, l’IA n’est pas parfaite, mais l’expérience demeure fluide. On aime retrouver la série fin 2025...
Fidèle au précédents opus, ce 3e volet offre une ambiance sonore exceptionnelle, tout en suggestion et en tension ! Les effets, les respirations et le silence sont aussi importants que les notes de musique. L’identité sonore est l’une des plus marquantes du genre.
Comptez 5 à 6 heures pour terminer le jeu. C’est court, mais le rythme est soutenu et la rejouabilité coop compense la brièveté. Une expérience condensée mais intense.
Little Nightmares III confirme que la saga est désormais une référence du jeu d’aventure horrifique à petit format. Sans révolutionner la formule, il réussit à la perfection ce qu’il entreprend : faire ressentir l’angoisse, la fragilité et la beauté de ses univers. La coopération en ligne apporte un souffle nouveau, et la réalisation atteint un niveau impressionnant pour un jeu de ce genre. Court, certes, mais intense et mémorable.