Faites prospérer votre cité médiévale dans Caemdale, un jeu de deck building roguelike. Vous devrez développer votre deck pour faire face à différentes menaces et construire les infrastructures indispensables à votre victoire.
Vous démarrez une partie avec de maigres ressources (quelques troupes et de l’argent) et le choix d’une politique qui vous donne un bonus (allonger la durée des buffs, renforcer le recrutement militaire, booster les magasins, piocher une carte supplémentaire, etc.). Vous devrez tirer profit de ces atouts pour faire face aux invasions et aux révoltes, tout en développant votre cité. Vous pourrez acheter des bâtiments et investir dans des projets de royaume. Il existe 6 grands axes de développement : Militaire, Financier, Théologique, Scolaire, Justice et Comptable. Chaque axe correspond à un type d’avantage et des cartes spécifiques. Par exemple, un officier peut transformer un soldat en sergent pour gagner en puissance, une nonne permet de piocher 2 cartes, un geôlier peut détruire une carte de votre main et ainsi épurer votre deck. Vous pourrez aussi acheter des bâtiments non affiliés, pour varier les bonus. Ainsi, l’aubergiste diminue la puissance des cartes militaires, mais leur fait générer de l’or pendant 3 tours. De son côté, le parieur vous fait piocher 5 cartes, que vous pourrez conserver si l’une d’elles est une pièce, sinon vous devrez vous défausser. En tout le titre compte une cinquantaine de cartes pour tenter différentes approches.
Les projets de royaume coûtent beaucoup plus de ressources que les bâtiments, mais permettent d’accéder à des avantages très puissants. Chaque axe de développement a son projet attitré et vous en recevez 2 à chaque partie. Ils vous seront imposés et vous n’aurez aucun moyen d’en changer. Les projets disposent de 3 stades de développement, avec des coûts de plus en plus importants. Le premier stade vous accorde directement une carte évoluée, le second un bâtiment spécifique doté d’une capacité spéciale et le dernier renforce cette capacité. Par exemple, le projet financier commence par vous donner une pièce d’or. Le second stade débloque la bourse, qui permet de stocker des pièces. En réunissant 3 pièces du même type vous les ferez évoluer et en obtiendrez une nouvelle d’une valeur supérieure, qui ira dans votre défausse. Enfin, en terminant le projet vous pourrez mettre immédiatement la nouvelle pièce obtenue dans votre main, plutôt que de la défausser.
Savoir s’adapter selon les priorités
Le projet militaire est aussi bien pratique pour contrer les invasions. Il confère tout d’abord un lieutenant, puis une caserne pour améliorer 1 carte militaire chaque tour. Le dernier stade permet de piocher une carte quand vous contrez les envahisseurs. Il est crucial de bien jongler entre les différentes priorités car le timing est serré. Toutes les actions se résolvent en investissant de la puissance militaire et/ou financière. À vous de trouver votre stratégie et de vous adapter pour gérer l’achat des bâtiments, l’investissement dans les projets, les combats pour repousser les invasions et les efforts pour contenir les révoltes. Au fil de la partie les raids barbares se feront de plus en plus violents. Pour tous ceux que vous ne parviendrez pas à arrêter vous écoperez d’une carte ruine et d’un dégât. La carte ruine est là pour pourrir votre deck, tandis que vous perdez la partie si vous subissez 5 dégâts.
La menace peut aussi venir de l’intérieur. Les révoltes ont des valeurs variées et des effets négatifs divers, mais toutes demandent un important investissement financier et militaire pour être stoppées. Si vous laissez passer « Période de Guerre » alors tous les raids verront leurs valeurs doubler. Pour « Révolte de guilde », les bâtiments proposés à l’achat seront disponibles un tour de moins. En fonction de votre style de jeu vous pourrez laisser passer sciemment certaines d’entre elles. Comme la révolte contre l’église, qui supprime toute vos cartes théologiques. Si vous n’en avez pas dans votre deck ce sera l’occasion de vous concentrer sur autre chose. Là encore tout est question de stratégie et de priorités. La finalité de votre deck sera toujours de générer un maximum de puissance militaire et financière pour faire face à toutes les situations et construire les bâtiments de victoire. Car il existe un dernier type de bâtiments apparaissant périodiquement dans la zone d’achat et qui sont synonymes de victoire, ou de défaite. Il y en 4 à construire successivement : le Manoir, l’Hôtel de ville, la Cour royale et le Palais impérial. Quand l’un d’eux est disponible vous n’avez que quelques tours pour l’acheter, sans quoi vous perdez la partie. Si vous parvenez à construire le dernier bâtiment de victoire vous avez gagné. Caemdale propose 4 niveaux de difficulté, entièrement paramétrable pour jouer comme il vous plait.
Caemdale propose des illustrations soignées, avec une ambiance digne d’un jeu de plateau. Le jeu ne dispose d’aucune animation, mais c’est surtout l’interface, assez peu pratique, qui nous a dérangé.
Le titre du studio JRB s’appuie sur un gameplay très bien huilé, avec de nombreuses possibilités de développement. En revanche, on a déjà vu mieux en termes d’ergonomie. À noter également quelques bugs au niveau de la traduction française.
L’ambiance sonore du titre est plutôt discrète mais colle très bien au jeu. Il n’y a qu’une seule musique hélas, mais elle est douce et entrainante. Les bruitages appuient bien les différentes actions. Rien de mémorable dans l’absolu, mais là bande-son participe efficacement à l’immersion globale.
Caemdale pourra vous retenir de nombreuses heures pour des parties occasionnelles. Le jeu permet de paramétrer totalement l’expérience, pour des parties assez simples et rapides prenant une petite demi-heure, ou des sessions plus intenses et plus longues pouvant prendre jusqu’à 1 heure.
Caemdale est un bon jeu, sobre mais efficace, qui plaira surtout aux personnes aimant optimiser leurs ressources pour maximiser les rendements. Le titre ne propose aucune mécanique exubérante et préfère compter sur un gameplay très carré. L’expérience est bien huilée, le titre maintient le joueur en tension permanente avec ses nombreux éléments à gérer en parallèle et son grand sens du rythme. Une fois la partie lancée on est complètement absorbé dans l’édification de notre cité.