Stellar Warfare est un STR développé depuis plusieurs années par une petite équipe de passionnés. Le titre vous propose de gérer votre base et votre économie pour construire une vraie armada entièrement personnalisable. De quoi titiller les amateurs de combats spatiaux.
Après plus de 4 ans en accès anticipé, Stellar Warfare est sur la ligne droite de la sortie officielle. Mais actuellement que contient le jeu ? S’appuie-t-il sur des bases solides ? Le titre propose l’essentiel pour un bon STR. Vous commencez avec votre quartier général et quelques infrastructures de base. Vous devrez gérer 3 ressources : l’énergie, le métal et la population. Les 2 premières servent à construire les bâtiments et les vaisseaux. La troisième est indispensable pour faire fonctionner votre armada. Les fans de Homeworld seront ravis d’apprendre que le jeu dispose de mouvements en 3D. Vous pourrez donc choisir la hauteur de déplacement de vos vaisseaux et construire vos bâtiments les uns au-dessus des autres. Les cartes sont très grandes et abritent parfois des trous noirs pouvant être exploités pour fournir des ressources.
Le jeu est bien fourni en bâtiments défensifs avec par exemple des avant-postes dotés de lance-missiles, de lasers, de canons longue distance ou de système anti-missiles. Là où Stellar Warfare fait fort, c’est qu’il vous propose de construire vous-même vos schémas de vaisseau avec plus de 200 éléments. Vous trouverez une bonne variété de coques, d’armes et de modules de soutien. Les coques se classent en 3 catégories (légère, moyenne et lourde) qui affectent le nombre de points de vie, la vitesse et les capacités du vaisseau. Les armes sont plus ou moins efficaces face à ces catégories, ou pour endommager les bâtiments. À noter que certains vaisseaux n’ont pas d’arme mais sont spécialisés dans le transport de chasseurs et de bombardiers.
Les modules de support viennent compléter le tableau pour rajouter par exemple des points de vie, des boucliers, augmenter la cadence de tir et la vitesse du vaisseau, voire diminuer son coût d’achat. Il est possible de créer jusqu’à 10 schémas d’armée, chacun regroupant 10 vaisseaux. Tout n’est pas très clair hélas. Comme le rechargement des vaisseaux de transport, ou la puissance de tir, la portée et la vitesse du vaisseau. Autre souci, les éléments se débloquent durant les parties au petit bonheur la chance. Tout est dû au hasard. Vous pourrez donc obtenir plusieurs modules durant une partie et plus aucun sur les missions suivantes. Plus vous progresserez plus aurez du mal à obtenir de nouveaux modules et vous accumulerez des copies inutiles. On regrette l’absence d’un atelier pour créer soit même des modules à partir des doublons.
Une flotte spatiale personnalisable !
Cet exemple reflète bien l’ensemble du jeu. C’est généreux, il y a beaucoup de bonne idée, mais aussi des oublis et des problèmes d’exécution. L’interface se révèle peu pratique. Le titre ne propose aucun système de formation pour les vaisseaux et les écrans de fin de partie sont mal gérés. Même si Stellar Warfare a la bonne idée de proposer une traduction française, certains textes débordent de leurs cadres, les rendant illisibles. Les finitions sont donc à revoir, mais heureusement les combats spatiaux s’avèrent quant à eux très vivants et spectaculaires. C’est un vrai plaisir de voir sa flotte se mettre en position, ses chasseurs virevolter et d’admirer les explosions fleurir un peu partout. Toutefois, l’ensemble manque de contrôle sur la flotte et d’informations détaillées, ce qui frustrera les puristes. Le design des vaisseaux est réussi dans l’ensemble même si certains ressemblent à de gros Legos. Au global le jeu s’avère visuellement plaisant, mais on note des carences dans la modélisation d’armes à gros calibres, comme des canons lasers géants, ou des batteries d’artillerie lourde.
En plus de la campagne, vous trouverez les modes vague d’assauts, assaut de base, escarmouche et multijoueur en ligne. La campagne est constituée de 9 missions qui dosent mal l’expérience de jeu et la narration. À la suite d’une importante vague d’énergie d’origine inconnue notre empire galactique est déstabilisé et des révoltes éclatent un peu partout. À la tête d’une petite armada, il nous faut installer notre base et nous développer pour repousser les assaillants et sécuriser notre territoire. Les missions sont variées mais pas toujours palpitantes. La première par exemple ne consiste qu’à envoyer un vaisseau explorer 2 lieux sur la carte. C’est tout. Le mode vague d’assauts nous demande de protéger notre base de plusieurs vagues ennemies. À l’inverse, le mode assaut de base impose de détruire la base ennemie.
Mais c’est surtout le mode escarmouche et multijoueur en ligne qui retiennent notre attention. Dans le premier il est possible de gérer très finement la difficulté de l’IA, à l’aide d’un curseur allant de 1 à 100. Vous pourrez affronter jusqu’à 3 IA au maximum et activer des pirates de l’espace. Hélas, aucun mode par équipe n’est disponible, c’est uniquement du chacun pour soi. Pour le multijoueur, vous pourrez participer à des escarmouches, des parties de défense de base en coopération, du battle royal et une campagne en coop (actuellement en développement). Malgré ses carences, Stellar Warfare possède un gros potentiel, notamment grâce à ses outils de modding qui ouvrent la porte à toutes les folies. Certains joueurs ont déjà commencé à intégrer des modèles de vaisseaux tirés de Star Trek et de Star Wars.
Stellar Warfare s’avère plutôt réussi visuellement. Les modèles de vaisseaux sont minimalistes mais variés et fonctionnent bien dans l’ensemble. Les combats spéciaux sont très vivants, avec moult explosions et effets visuels.
Niveau gameplay, le jeu souffle le chaud et le froid, avec de bonnes idées mais aussi de grosses lacunes. Le manque de finitions à certains niveaux a aussi de quoi faire tiquer après plus de 4 ans de développement. On retiendra surtout le fait de pouvoir construire son armada pièce par pièce.
Les musiques d’ambiance et les bruitages fonctionnent plutôt bien sans être mémorables. Les doublages manquent de conviction, ce qui a tendance à casser l’immersion.
Si vous dépassez les différentes carences et approximations du titre vous pourrez y passer de nombreuses heures, à compléter votre collection de modules et à enchainer les parties. Les différents modes de jeu apportent de la variété, mais certaines options font cruellement défaut, comme les escarmouches en équipes contre l’IA.
Le studio Tense Games a fait un travail de passionnés et ça se sent, mais l’ensemble manque encore de finitions malgré les 4 ans de développement. Nous ne parlons pas de quelques détails à ajuster, mais bien d’éléments fondamentaux à corriger. Revoir le rythme de la campagne, corriger les bugs de traduction, repenser le système de distribution des modules, etc. Pourtant malgré ses défauts Stellar Warfare est attachant. L’expérience proposée se révèle assez originale de par la dimension des cartes, l’aspect 3D et le dynamisme des combats. Nous espérons que les développeurs corrigeront les défauts du jeu avant sa sortie pour plaire à un maximum de joueurs, car il y a énormément de potentiel dans ce projet !
