Whiskerwood se positionne comme un city-builder atypique, où la rivalité ancestrale entre chats et souris prend une dimension stratégique inédite. Sous ses airs mignons et colorés, le titre cache une expérience de gestion exigeante, où chaque décision pèse sur la survie de votre colonie de souris, soumise aux exigences implacables de leurs maîtres félins.
Whiskerwood vous met à la tête d’une colonie de souris anthropomorphes, les Moustaches, missionnées par leurs maîtres félins, les Griffes, pour s’occuper d’un petit archipel perdu. En voyant Whiskerwood on pense immédiatement à Timberborn, un autre jeu de gestion où l’on dirige une société de castors très évolués. Mais rassurez-vous, si les deux jeux ont des thématiques proches, ils se distinguent à de nombreux égards et proposent en fin de compte des expériences très différentes. Si le challenge proposé par Timberborn se concentre principalement sur la gestion de l’eau et des périodes de sécheresse, Whiskerwood va tester vos capacités à évoluer dans un espace limité. Le titre séduit par son esthétique détaillé et adorable. Les environnements sont riches et les animations soignées, avec la possibilité d’utiliser de nombreux éléments décoratifs. On s’attache vite à nos petites souris affairées. Mais la réalité n’est pas rose pour elles : lâchées sur de petites îles escarpées, elles devront s’acclimater à leur nouvel environnement pour produire de quoi survivre et prospérer. Surtout, elles doivent payer leurs dettes auprès des Griffes, sous peine de représailles. À nous d’exploiter au mieux notre petit archipel, en récoltant les ressources indispensables pour prospérer et en profitant des possibilités de constructions verticales pour optimiser l’espace.
Whiskerwood innove par sa gestion verticale et souterraine : la colonie ne s’étend pas seulement à l’horizontale, mais grimpe vers le ciel et s’enfonce dans la roche. Cette verticalité offre une liberté architecturale rare dans le genre, tout en imposant de nouveaux défis logistiques. Dans un premier temps il faudra survivre en amassant des vivres et du bois pour construire des logements. Chaque Moustache appartient à une guilde qui lui donne certains avantages : certains font d’excellents mineurs quand d’autres se spécialisent dans l’agriculture, l’exploration ou l’artisanat. Bien gérer les différents emplois des Moustaches fera une grande différence. Certains postes réclament même des niveaux de connaissances, comme « apprenti » ou « érudit ».
Des souris très débrouillardes
Ceci freine notre développement et nous oblige à rester sur la brèche, à guetter les navires d’approvisionnement pour recruter de nouveaux bras. Ce sera l’unique façon d’augmenter la population de notre colonie. C’est peut-être ce qu’on peut reprocher à Whiskerwood ; un démarrage assez lent, puisqu’on ne peut pas avancer dans les technologies tant qu’aucun Moustache spécialisé n’est disponible. Il faudra aussi anticiper le passage du percepteur félin pour fournir la dîme réclamée par nos maîtres matous. Vous avez plusieurs options pour payer votre dû. Vous pouvez ne pas payer et accumuler les griefs, payer la somme demandée ou la dépasser. Dans ce cas vous pourrez obtenir divers bonus en récompense, dont des schémas de construction. Une aide précieuse en début de partie où les technologies sont difficiles à débloquer. Si vous vous mettez les Griffes à dos en accumulant les griefs, préparez-vous à des sanctions économiques, voire une guerre ouverte. Vous devrez satisfaire les besoins de vos Moustaches pour gagner des points d’approbation. Ces points sont calculés chaque fin de journée et servent à accueillir de nouvelles recrues et activer des politiques. Ces dernières sont assez variées, allant de l’ouverture de chantiers durant la nuit, à une augmentation de la capacité de transport de vos Moustaches ou un boost de morale. Nous espérons que cette partie va continuer à être étoffer pour proposer davantage d’opportunités. Un solide approvisionnement en nourriture constituera la base de votre survie, avec en prime la confection de vêtements, le confort, les divertissements et le chauffage, indispensable en hiver. Vous devrez aussi garder un œil sur la pollution générée par vos infrastructures. Des pirates viendront aussi vous assaillir. Vous pourrez choisir de les payer ou de subir une attaque qui vous obligera à reconstruire les bâtiments touchés.
Un marchand viendra aussi vous voir régulièrement pour faire du commerce, une bonne occasion d’arrondir vos fins de mois et de dégotter certaines ressources rares, si vous en avez les moyens. Car jongler avec tous les éléments n’est pas toujours évident. Whiskerwood impose une gestion rigoureuse où un manque de planification peut générer une spirale délétère. Pour gagner en efficacité il faudra vous appuyer sur l’école, pour améliorer les capacités de vos Moustaches, et les moyens d’automatisation mis à votre disposition (tapis roulants, ascenseurs, réseaux de transport). Cette automatisation devient rapidement indispensable pour répondre aux quotas toujours plus élevés imposés par les Griffes. Le jeu propose 3 modes difficultés, entièrement paramétrables pour contrôler le niveau d’avidité des chats, les événements aléatoires (pirates, météo, maladies) et les ressources de départ. Les amateurs de city-builders exigeants y trouveront un terrain de jeu stimulant et assez accessible. On apprend à son rythme, baigné dans une ambiance sonore au poil et une ambiance très attachante.
Whiskerwood démarre son accès anticipé avec brio ! Le titre de Minakata Dynamics se révèle déjà comme une belle surprise dans le paysage des city-builders. Derrière son esthétique adorable se cache un jeu exigeant, profond et original, qui renouvelle le genre par sa gestion verticale et ses mécaniques de jeu qui nous mettent sous tension. Les exigences de Griffes, les attaques de pirates et les impératifs liés à l’évolution de notre colonie forment un défi à la hauteur des canons du genre. Si la prise en main peut rebuter par sa complexité, les amateurs de gestion pointue et d’optimisation y trouveront leur compte. L’ambiance, la richesse des systèmes et la tension narrative font de Whiskerwood un titre à suivre de près, surtout à mesure que son accès anticipé s’enrichira de nouveaux contenus. Un city-builder qui ne manque ni de mordant, ni de charme.