23 ans après leurs sorties respectives, Heretic et Hexen renaissent dans une compilation remasterisée qui fleure bon la nostalgie du pixel. Un véritable retour aux années 90, époque où la magie s’invitait dans le FPS et où ces deux pépites signées Raven Software avaient marqué les esprits. Mais en 2025, que vaut vraiment cette résurrection proposée pour une quinzaine d’euros ?
En plein cœur de l’été 2025, Nightdive Studios et Bethesda Softworks surprennent les fans avec une compilation réunissant Heretic et Hexen, sur PC et consoles. Les couloirs lugubres, les arbalètes mystiques, les mosaïques de runes qui s’activent au bon moment… tout est là, porté par un gameplay old-school qui fait toujours mouche. Chaque détail renvoie aux souvenirs d’une époque où les LAN parties faisaient vibrer les joueurs, et où le FPS fantastique régnait en maître. Mais attention : il ne s’agit pas d’une simple restauration poussiéreuse. Les jeux bénéficient d’une résolution 4K et d’un framerate pouvant grimper à 120 FPS, avec des commandes repensées et des menus modernisés. La transition entre modernité et style rétro est d’une rare élégance. Mieux encore : on peut à tout moment basculer vers le rendu original, sans rupture d’ambiance.
Testée sur PC, cette compilation permet de retrouver instantanément ses marques. Les combats — qu’ils soient au corps-à-corps ou à distance — restent intenses, et l’exploration des donjons conserve cette tension brute qui faisait tout le sel des originaux. Oui, les mécaniques sont minimalistes et datées, mais elles fonctionnent toujours en 2025, à condition d’accepter le déluge de pixels et un rythme de jeu à l’ancienne. Les plus jeunes, qui n’ont pas connu ces classiques, risquent d’être moins sensibles à ce charme rétro. Le travail de Nightdive Studios sur la fluidité, la gestion de l’inventaire et les raccourcis d’objets rend toutefois l’expérience nettement plus agréable. Plusieurs niveaux de difficulté sont proposés, et les amateurs de triche retrouveront avec plaisir la possibilité d’entrer des codes à la DOOM.
Enrichi et multijoueur cross-play
Pour 15 €, la compilation se montre déjà généreuse avec les campagnes originales et leurs extensions. Mais les développeurs vont plus loin en ajoutant des niveaux inédits, créés par les équipes de Raven et Nightdive, qui prolongent l’aventure avec respect et inventivité. Ces ajouts s’intègrent naturellement à la progression, exploitant pleinement les mécaniques parfois retorses de la série. Côté multijoueur, bonne surprise : le mode en ligne cross-plateforme est de la partie, avec des options en deathmatch frénétique ou en coopératif. Un clin d’œil bienvenu à l’ambiance conviviale des LAN d’antan. Enfin, les puristes seront ravis : la bande-son MIDI originale est conservée. Mais pour ceux qui veulent plus d’ampleur, un remix orchestral signé Andrew Hulshult apporte une dimension dramatique supplémentaire. Entre ambiance gothique, effets métalliques et bruitages de sorts immersifs, l’univers sonore est sublimé sans trahir l’esprit d’origine.
Le contenu de la compilation :
- Heretic: Shadow of the Serpent Riders (jeu original + extension)
- Hexen: Beyond Heretic (jeu original)
- Hexen: Deathkings of the Dark Citadel (extension)
- Heretic: Faith Renewed : épisode "inédit" développé conjointement par id Software et Nightdive Studios
- Hexen: Vestiges of Grandeur : autre épisode "inédit" signé par les mêmes équipes. Ces deux chapitres originaux prolongent l’expérience avec de nouveaux environnements, de nouvelles énigmes et un level design fidèle à l’ADN des séries. Heretic + Hexen proposent 117 cartes de campagne et 120 cartes de match à mort au total !
Des FPS mémorables...
Heretic: Shadow of the Serpent Riders
Sorti en 1994, Heretic est l’une des premières tentatives réussies d’introduire la fantasy dans le FPS, grâce au moteur de DOOM et à la créativité de Raven Software. On y incarne un elfe, Corvus, déterminé à éliminer les Serpent Riders, des êtres démoniaques semant la corruption dans le royaume. Cette édition remasterisée inclut la version originale et son extension Shadow of the Serpent Riders, proposant cinq épisodes au total. Les combats alternent armes magiques (bâton, arbalète elfique, gantelets de foudre, bâton de feu...) et exploration de niveaux labyrinthiques truffés de secrets. L’ambiance, sombre et gothique, est renforcée par la possibilité d’utiliser des objets consommables (ailes, invincibilité, potions) qui changent le cours d’une bataille. En 4K/120 FPS, le rendu des textures gagne en netteté, tout en conservant le charme du pixel art d’origine. On peut à tout moment repasser au look original, une option idéale pour savourer le contraste entre passé et présent.
Hexen: Beyond Heretic & Deathkings of the Dark Citadel
Publié en 1995, Hexen est la suite spirituelle directe de Heretic, mais se distingue par une approche plus complexe et un gameplay davantage orienté vers la réflexion. On y incarne l’un des trois héros au choix — le guerrier Baratus, le clerc Parias ou le mage Daedolon — chacun disposant de son propre arsenal et de capacités uniques. Le level design introduit des hubs interconnectés où certaines énigmes se résolvent en explorant plusieurs cartes à la fois, ajoutant une profondeur stratégique rare pour l’époque. L’extension Deathkings of the Dark Citadel prolonge cette formule exigeante avec de nouveaux défis. Dans cette compilation, Hexen profite des mêmes améliorations techniques que Heretic : résolution 4K, fluidité à 120 FPS, interface modernisée et commandes optimisées. La structure en hubs, les énigmes tordues et l’atmosphère encore plus sombre en font une expérience plus ardue mais aussi plus gratifiante pour les amateurs de FPS à l’ancienne.
Les textures ont été enrichies et l’éclairage retravaillé pour tirer parti des écrans modernes, tout en conservant la patte visuelle des années 90. La possibilité de basculer instantanément vers le rendu original est un vrai plus pour les puristes. Malgré tout, la direction artistique reste très “pixel art” et assumée, ce qui pourra sembler "daté" aux joueurs habitués au photoréalisme.
Les mécaniques d’origine, toujours solides, sont ici sublimées par une mise à jour des commandes et des menus. Les déplacements sont fluides, l’inventaire plus intuitif, et le ressenti général (“feel”) demeure identique à celui des années 90. Le jeu conserve cependant certaines lourdeurs propres à son époque, ce qui explique que la note ne monte pas plus haut.
Le double choix entre bande-son MIDI et remix orchestral apporte une richesse rare pour un remaster. Les compositions d’Andrew Hulshult amplifient la tension et l’immersion sans dénaturer l’original. Les bruitages — cris, sorts, impacts d’armes — conservent leur efficacité et participent pleinement à l’identité sonore des jeux.
Entre les campagnes originales, les extensions, les deux épisodes inédits, le multijoueur cross-play et les bonus dans le “Vault”, la compilation offre un contenu généreux pour un prix modique. La rejouabilité est solide, surtout en multijoueur, et l’ajout de niveaux totalement nouveaux prolonge l’intérêt pour les vétérans.
Heretic + Hexen (Remaster) réussit brillamment à moderniser deux monuments du FPS fantastique sans les dénaturer. Graphiquement remis au goût du jour (4K/120 FPS), enrichis de deux épisodes inédits et d’un multijoueur cross-plateforme, ces classiques retrouvent une seconde jeunesse. Le charme rétro opère encore, incontournable pour toute ludothèque "nostalgique" !
