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"Forestrike frappe fort avec son concept original combinant réflexion et action. La mécanique de de Préméditation est une idée brillante, parfaitement intégrée au système de progression. Le jeu peut se montrer exigeant, parfois punitif, et demande de la patience. Mais quel plaisir de créer de véritables ballets mortels quand tout s’enchaine parfaitement !"
Geek4Life
TEST : Forestrike

Forestrike est un roguelite mélangeant stratégie et combats inspirés des films d’arts martiaux. Chaque affrontement se joue comme une chorégraphie à maîtriser parfaitement. Vous incarnez Yu, un adepte de l’Ordre de la Préméditation, capable de prévoir le moindre mouvement de ses adversaires. Grâce à cet extraordinaire pouvoir pourrez-vous surmonter toutes les embuches jusqu’à la capitale et sauver l’Empereur ?

Forestrike mise à fond sur une ambiance inspirée des films de kung-fu des années 80/90, portés par la Shaw Brothers. Le titre vous met dans la peau d’un héros solitaire, Yu, dont la mission est de libérer l’Empereur de l’emprise d’un mystérieux personnage, l’Amiral. Ce dernier a renforcé son influence au sein de la cour intérieure du palais et corrompu tous les fonctionnaires importants. Le pays est désormais à genoux ; les villages sont laissés à l’abandon, les montagnes abritent des hordes de brigands, la capitale voit sa milice pervertie racketter les braves gens, et les gardes du palais impérial ne sont plus dévoués à l’Empereur. Chacune de ces étapes constitue un niveau à part entière que Yu devra franchir pour affronter l’Amiral et sauver le royaume. L’objectif est simple, se frayer un chemin à coups de mandales, mais Forestrike injecte une vraie ambition narrative dans l’expérience. Vous aurez de nombreux dialogues avec vos différents maîtres, ce qui donne beaucoup d’épaisseur au jeu. Chaque personnage a sa personnalité et son point de vue sur l’avenir du royaume. Cette diversité est très intéressante, surtout si vous apprécié les discussions philosophiques zens.



Visuellement, Forestrike adopte un style pixel art minimaliste mais expressif, soutenu par de beaux portraits en 2D pour les dialogues et des scènes d’ambiance soignées. L’animation est fluide et les attaques suffisamment lisibles pour que l’action reste claire, malgré la frénésie des combats. Côté bande son, les musiques nous accompagnent dans notre périple avec justesse, en respectant l’atmosphère des films d’arts martiaux. Les différents bruitages sont remarquables et mettent en valeur le rythme des affrontements avec efficacité. On peut savoir à l’oreille si une attaque a touché, si une arme est tombée au sol, ou si un ennemi nous fonce dessus. Le jeu n’est pas doublé et s’appuie exclusivement sur du texte (avec une traduction FR) pour raconter son histoire.

Divination et baston

Le principal atout de Forestrike reste son gameplay atypique, mélangeant stratégie et action. En tant qu’élève de l’Ordre de la Préméditation vous pouvez utiliser vos capacités pour prédire l’issu d’un combat. Concrètement vous pouvez d’une simple touche lancer une simulation avant le combat pour vous préparer. Ce sera le moment d’analyser chaque action de vos adversaires et de trouver un moyen de les contrer. Il n’y a pas de limite, vous pouvez activer cette fonctionnalité autant de fois que vous le souhaitez, jusqu’à vous sentir prêt pour le combat réel. En revanche, quand vous lancez le vrai combat il n’y a plus de retour en arrière possible et vous devrez en subir toutes les conséquences. Il est vrai qu’il peut être frustrant de s’entraîner plusieurs minutes en simulation pour finalement rater l’exécution parfaite en combat réel à cause d’un léger décalage de timing. Mais cela fait partie intégrante de l’expérience proposée par le jeu. Car Forestrike est très exigeant en termes de timing et de placement. Frapper au bon moment pour intercepter une bouteille lancée en plein visage et la renvoyer à l’expéditeur peut faire toute la différence dans un combat. Le jeu demande une bonne lecture de l’action, de la persévérance et de la précision. Forestrike vous invite via certains événements à faire des combats sans la Préméditation, en échange de récompenses avancées. L’idée est de vous entrainer avec la Préméditation au fil des parties, jusqu’à vous sentir prêt pour une expérience sans filet. Autant dire que les amateurs de défis corsés seront aux anges. Ce système transforme chaque arène en un mini puzzle où l’on peut optimiser à loisir son plan de combat (placements, désarmements, utilisation de l’environnement). La meilleure stratégie ne consiste pas toujours à frapper en premier, mais à utiliser efficacement les ennemis, le décor et les techniques à notre disposition. En début de run vous choisirez un maître parmi 5 écoles (Feuille, Œil de Glace, Tonnerre, Singe, Tigre) chacune ayant ses techniques spécifiques. Par exemple, La Feuille permet de faire des esquives et de contrer facilement les attaques armées, quand de son côté, l’Œil de Glace mise sur la parade et une gestion poussée de sa réserve de points de vie.

Kung-fu tactique

Chaque école a donc un style de combat particulier, qui vous demandera une logique spécifique pour en profiter au maximum. Il est aussi possible pendant votre aventure de mixer les atouts de plusieurs écoles. Vous aurez au maximum 3 ressources à gérer : la Parade, l’Esquive et le Focus (pour faire des attaques ou des mouvements avancés). Il faudra utiliser ces ressources avec soin, Yu est fragile et une erreur peut se payer cher. La progression reste dans les clous des roguelites classiques. Vous aurez quelques embranchements avec différents bonus à débloquer, des marchands pour acheter des points de vie ou des babioles qui vous donnent un avantage, et la possibilité d’améliorer vos techniques. Notez d’ailleurs que certaines techniques et améliorations ne sont pas très claires (malgré la petite vidéo de présentation), ce qui freine hélas l’envie de tester certaines combinaisons. Dommage également qu’aucun boss alternatif ne soit de la partie pour améliorer la rejouabilité. En revanche, durant votre partie vous trouverez de nombreux défis (terminer un combat sans utiliser d’attaques rapides, éliminer un ennemi en le projetant contre un mur, finir le combat sans utiliser la Préméditation plus de 3 fois, etc.). Ceci pimente un peu l’aventure et permet de gagner quelques pièces d’or en plus. Derrière une prise en main un peu délicate, qui demandera de la persévérance, et un style de combat mettant en avant la stratégie plutôt que le matraquage de boutons, Forestrike livre une expérience originale, très immersive et prenante, pour peu qu’on accroche au concept proposé. Le jeu n’est pas particulièrement spectaculaire, mais la satisfaction de réaliser un combat où tout s’enchaine parfaitement, dans une chorégraphie mortelle, est vraiment savoureuse. Le jeu propose des options d’accessibilités (plus de points de vie et de ressources au départ) pour faciliter l’expérience. Un mode Replay est aussi disponible pour revoir ses combats sous toutes les coutures et apprendre toutes les subtilités d’un jeu qui n’en manque pas.

Jean Marc Pichot
Graphismes : 14/20

Le pixel art de Forestrike est minimaliste mais net, avec des animations bien lisibles pour ne rien rater de l’action. Les portraits 2D sont de qualité et la mise en scènes renforce l’ambiance « film de kung-fu à l’ancienne ».

Gameplay & prise en main : 16/20

Le titre s’appuie sur un concept fort qui transforme les combats en puzzles, avec des écoles et des techniques secrètes ouvrant de nombreux choix tactiques. La difficulté exige un apprentissage patient. Le jeu réclame un grand sens de l’analyse et de la précision.

Musique et bruitages : 14/20

Les musiques nous immergent efficacement dans une atmosphère digne des films de la Shaw Brothers, avec son héros solitaire maitre d’arts martiaux. Les bruitages sont remarquables et donnent vie aux scènes de combat.

Durée de vie : 16/20

Au fil des parties vous débloquerez de nouvelles écoles et des aptitudes inédites, ce qui maintient l’intérêt sur le long terme. Finir l’aventure avec les 5 écoles ouvrira de nouvelles possibilités. La durée de vie est donc solide pour peu que l’on accroche au concept du jeu.

Note pour ce test : 16/20

Forestrike frappe fort avec son concept original combinant réflexion et action. La mécanique de de Préméditation est une idée brillante, parfaitement intégrée au système de progression. Le jeu peut se montrer exigeant, parfois punitif, et demande de la patience. Mais quel plaisir de créer de véritables ballets mortels quand tout s’enchaine parfaitement ! Forestrike regorge de détails, que ce soit dans les dialogues avec nos maîtres ou les animations de fin de combat, qui diffèrent en fonction de l’arme en main par exemple. Le jeu est généreux et sent le travail de passionnés. Avec son petit prix (10 euros), Forestrike offre une expérience très satisfaisante qui ravira les amateurs d’arts martiaux et de défis tactiques.

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